TRAVAUX DE RESTAURATION DE LA BOIRE DE LA VERMILLÈRE SUR L’ALLIER À MOULINS
Les annexes hydrauliques jouent un rôle clé dans le fonctionnement des écosystèmes aquatiques. De par la diversité des milieux qu’elles offrent, elles remplissent de multiples fonctions que ce soit d’ordre physique, chimique ou biologique : régulation des écoulements fluviaux, épuration des eaux, zone d’alimentation, de reproduction et de refuge pour de nombreuses espèces…
La qualité des annexes hydrauliques conditionne donc l’équilibre écologique de l’ensemble du cours d’eau.
La boire de la Vermillère correspond à un ancien méandre de l’Allier à l’amont de Moulins qui s’est recoupé dans les années 70. D’une superficie de 4,5 ha, la boire est scindée en deux parties séparées par une digue supportant un chemin et dont la connexion hydraulique était assurée par 3 buses.
Même si une connexion subsistait lors des crues importantes, l’annexe hydraulique était déconnectée de l’Allier la majeure partie de l’année en raison de son chenal aval de plus en plus comblé par les sédiments. De plus, pour les poissons, la mauvaise connexion établie par les buses entre les deux parties de la boire limitait fortement l’accès au secteur amont disposant pourtant d’habitats propices.
Les travaux de restauration de la boire de la Vermillère ont été inscrits dans le cadre des mesures compensatoires environnementales du projet autoroutier A79. ALIAE, le concessionnaire de l’autoroute, a confié la réalisation de cette opération à la FDPPMA03.
Les travaux, qui se sont déroulés de septembre à octobre, ont démarré par l’abattage des arbres et le broyage de la végétation de l’emprise du chantier.
Le terrassement a ensuite été engagé avec le retalutage de la berge de la partie aval de la boire afin de la rendre plus submersible, augmentant ainsi la surface favorable à la reproduction du brochet d’environ 1 000 m².
Le sable déblayé a été mis en forme de façon à créer une dune propice à la ponte des tortues Cistudes, espèce protégée présente sur le site.
De plus, des souches constituant un refuge pour le poisson contre les prédateurs et des troncs d’arbres servant de solarium aux tortues ont été disposés le long de la nouvelle berge.
Le terrassement s’est poursuivi par le recreusement du chenal sur un linéaire d’environ 300 m pour restaurer la connexion hydraulique entre la boire et l’Allier.
Pour finir, les buses qui reliaient les deux parties de la boire ont été remplacées par un cadre en béton qui assurera une meilleure circulation pour le poisson.
Prochainement, les travaux s’achèveront par la plantation d’hélophytes sur la berge retalutée dans le but d’accélérer le retour d’une végétation propice à la fraie des poissons.
Ce projet, financé entièrement par ALIAE, a été conduit par la FDPPMA03 en concertation avec la DDT03 et en partenariat avec la LPO Auvergne, et réalisé par l’entreprise BONGARD-BAZOT et Fils (BBF) basée à Saint-Péreuse (58).
Dans les années à venir, des suivis seront réalisés afin d’évaluer l’efficacité des travaux, de surveiller l’évolution de la boire et, si nécessaire, d’engager des actions d’entretien.
D’ailleurs, le castor d’Europe a déjà réinvesti les lieux durant les travaux !
Il ne reste plus désormais qu’à attendre les prochaines hautes eaux de l’Allier pour que les espèces piscicoles et notamment le brochet puissent profiter pleinement de la boire de la Vermillère…
Retalutage de la berge
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Après
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Recreusement du chenal de connexion
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Après
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Remplacement des buses
Avant
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Après
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