Gestion
Le Plan Départemental pour la Protection du milieu aquatique et la Gestion de la ressource piscicole – P.D.P.G. Version 2020
Le PDPG est un document objectif basé sur une approche technique permettant de décrire l’état fonctionnel des cours d’eau et de mettre en évidence les sources de perturbation portant atteinte à la faune aquatique. Il est également et avant tout un document opérationnel d’orientation et de gestion définissant des actions de restauration et de préservation des milieux aquatiques.
La Fédération de Pêche a rédigé son premier PDPG entre 2007 et 2009. Depuis, l’amélioration des connaissances ainsi que l’évolution de l’état des milieux et des pressions ont rendu indispensable l’actualisation de ce document avec comme principe d’agir sur le milieu pour améliorer la qualité des populations piscicoles.
Ce travail, conduit en partenariat avec de nombreux organismes (établissements publics, administrations, collectivités, associations), a été approuvé par un arrêté préfectoral (n°767/2020) en date du 16 mars 2020 qui lui confère une reconnaissance réglementaire.
Pour la suite, le PDPG va être retranscrit plus localement dans les Plans de Gestion Piscicole (PGP) de chaque Association Agréée pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique (AAPPMA) qui pourront y inscrire certaines actions. Pour sa part, la Fédération de Pêche portera également des projets plus conséquents.
Le PDPG représente un outil de référence et d’argumentation très important pour le monde de la pêche dans ses relations avec les autres usagers et gestionnaires des milieux aquatiques.
Pourquoi un PDPG ?
- Pour répondre à une obligation réglementaire. La Loi Pêche du 29 juin 1984 a instauré la disposition suivante, reprise dans l’article L.433-3 du Code de l’Environnement : « L’exercice d’un droit de pêche emporte obligation de gestion des ressources piscicoles. Celle-ci comporte l’établissement d’un plan de gestion ».
- Pour confronter les demandes des pêcheurs à la réalité écologique du milieu, afin de pérenniser l’équilibre fragile entre l’activité pêche et la préservation du patrimoine piscicole qui sont, à priori, deux notions contradictoires.
- Pour assurer la coordination et la cohérence entre les différents plans de gestion du département.
- Pour offrir un document de référence à l’ensemble des gestionnaires, administrations et collectivités locales en termes de recensement et d’identification des perturbations des cours d’eau du département.
- C’est enfin : mieux connaître, pour mieux gérer et mieux protéger !
Quelle est la METHODOLOGIE ?
L’actualisation du PDPG de l’Allier se base sur le document cadre élaboré par la Fédération Nationale de la Pêche en France (FNPF) publié en 2015. Cette nouvelle trame propose une démarche en 5 étapes :
1. LA DELIMITATION ET CARACTERISATION DES CONTEXTES
Les contextes sont les unités géographiques de gestion dans lesquels une population de poisson (espèce repère) peut, sans perturbation, fonctionner de façon autonome en effectuant toutes les phases de son cycle vital (éclosion, croissance, reproduction).
Contextes | Espèce repère |
---|---|
Salmonicole | Truite fario |
Intermédiaire | Cyprinidés Rhéophiles |
Cyprinicole | Brochet |
35 contextes ont été définis dans le département (40 en 2007) dont 14 salmonicoles, 17 intermédiaires et 4 cyprinicoles.
2. LE DIAGNOSTIC DU MILIEU, DES POPULATIONS PISCICOLES ET DE LEUR FONCTIONNALITE
Réalisé à partir de données connues mais aussi de nombreuses observations de terrain et de pêches électriques, il correspond à l’analyse d’une part des peuplements piscicoles en place et d’autre part des caractéristiques physico-chimiques, physiques et biologiques des milieux.
Ce diagnostic permet de statuer sur la fonctionnalité des contextes (Conforme, Peu perturbé, Très perturbé, Dégradé) selon la répartition, la densité et l’accomplissement du cycle biologique de la ou des espèce(s) repère(s).
Dans l’Allier, seulement 4 contextes sont conformes (le Barbenan, la Besbre amont, le Sichon amont et le Darot), 16 sont peu perturbés, 10 sont très perturbés et 5 sont dégradés.
3. L’INVENTAIRE DES FACTEURS LIMITANTS
Il s’agit de recenser les éléments à l’origine des perturbations mises en évidence par le diagnostic. Ils sont décrits par leur nature, leur localisation et leurs effets sur le milieu. Leurs impacts sur la fonctionnalité du milieu pour la ou les espèce(s) repère(s) sont également précisés et hiérarchisés selon leur importance.
4. LES PRECONISATIONS ET PRIORISATION DES ACTIONS
Les actions préconisées ont pour objectif d’enrayer ou de minimiser l’impact des facteurs limitants identifiés.
Elles sont de plusieurs types (actions sur les milieux ou sur des ouvrages, gestion, réglementation, connaissances…) et pourront être engagées par différents organismes selon leurs compétences (administrations, collectivités, gestionnaires de la pêche…).
5. LES PRECONISATIONS DE GESTION
Le mode de gestion préconisé est établi en fonction de l’état du milieu et des populations piscicoles du contexte et à appliquer par les AAPPMA.
La gestion patrimoniale où aucun repeuplement n’est autorisé s’applique sur 8 contextes dans l’Allier. Les gestions raisonnée et d’usage, pour lesquelles les déversement sont autorisés mais encadrés, concernent respectivement 9 et 18 contextes.
Le P.D.P.G. s’inscrit dans une logique écologique de gestion qui privilégie la préservation de la qualité de l’eau et des habitats d’une rivière, tout autant que son débit, afin de pérenniser les ressources piscicoles naturelles.
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